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Cadre en bois

Le cadre en bois: chaleureux, universel et toujours de saison

On le dit universel, et pour cause ! Depuis les origines de l’encadrement jusqu’aux dernières décennies du vingtième siècle, le cadre en bois est demeuré sans rival. Et si, à partir des années soixante-dix, d’autres matériaux – principalement l’aluminium – ont su trouver leur place dans l’univers de l’encadrement, le bois n’a eu aucun mal à conserver la sienne.

On aurait pu s’attendre à voir surgir, à l’aube du vingt-et-unième siècle, une petite « querelle des Anciens et des Modernes » entre le cadre en bois et le cadre en aluminium, l’un se voulant porteur d’une tradition quasi millénaire et l’autre s’affirmant comme leste emblème de l’esprit contemporain. Il n’en fut rien. Faut-il s’en étonner ? Sûrement pas, si l’on songe à la nature protéiforme du bois, matériau qui se prête aussi bien à la fabrication de cadres d’une magnificence digne d’autrefois qu’à celle de cadres d’une sobriété minimaliste, chère au design contemporain. L’aluminium est résolument moderne ? Oui, certes, mais le bois peut l’être tout autant, comme il peut être bien d’autres choses aussi. Cette polyvalence est l’insigne privilège d’un matériau dont il serait peut-être préférable – disons-le d’emblée – de parler au pluriel, tant les essences de bois sont multiples et variées.

Le bois au pluriel: les différentes essences

Saviez-vous que notre planète compte plus de 60 000 espèces d’arbres différentes ? La plus grande variété se trouve au Brésil, où plus de 8000 espèces à ce jour ont été recensées ; viennent ensuite d’autres pays tropicaux tels que l’Indonésie ou l’île de Madagascar. On retrouve en Europe plus de 400 espèces d’arbres. Il existe plusieurs manières de catégoriser ces espèces, selon que l’on s’y intéresse en tant que botaniste, forestier ou artisan du bois, entre autres. Dans tous les cas, on distingue deux grands ensembles : les feuillus et les résineux (ou conifères). Il existe cent fois plus d’espèces d’arbres feuillus que de résineux ; or comme les arbres résineux poussent plus vite que les feuillus, ils sont la source d’environ 80 pour cent de la production mondiale de bois d’œuvre.

Même si toutes les espèces d’arbres existantes n’ont pas vocation à devenir bois d’œuvre, soit parce que leur texture ne s’y prête pas, soit parce que leur exploitation risquerait de mettre en péril leur survie, des centaines d’essences de bois ont trouvé leur chemin dans nos lieux de vie grâce au travail des corps de métiers les plus divers : bûcherons, scieurs, ingénieurs, charpentiers, menuisiers, ébénistes, tonneliers, sculpteurs, tourneurs, luthiers, sans oublier, bien sûr, les encadreurs. Pensons aussi aux innombrables métiers d’autrefois qui, avec l’apparition de nouveaux matériaux, ont disparu, tels que sabotier, arctier, charron ou barrotier...

Cadre en bois Pepper de walther design

Cadre de style vintage de Frame Design Mende

Bois d'œuvre: bois dur ou bois tendre?

Dès l’âge de pierre, l’homme s’est servi du bois non seulement comme combustible, mais aussi pour la fabrication d’artefacts divers et, vers la fin de cette période, pour l’armature des huttes. C’est donc à une tradition très ancienne qu’appartient le travail du bois : du silex à la scie sauteuse, les techniques d’exploitation les plus diverses sont riches de milliers d’années d’expérience. Au gré de ses essais, de ses erreurs et de ses réussites, l’homme a découvert qu’à chaque essence de bois correspondent des caractéristiques qui la rendent propice à tel ou tel usage.

En effet, les feuillus donnent du bois dur, idéal pour la fabrication de navires, de charpentes, de portes, de gros meubles ou encore d’outils contondants. La plupart des résineux, parce qu’ils sont gorgés de sève tout au long de leur croissance, donnent pour leur part du bois tendre, c’est-à-dire du bois plus léger, plus facile à abattre et à travailler que le bois dur, et donc très apprécié des sculpteurs notamment. Soulignons néanmoins que les qualités dites mécaniques du bois ne dépendent pas que de la seule essence, mais aussi de son traitement, et c’est à ce stade que la scierie joue un rôle déterminant. Les activités qui s’y déroulent vont au-delà du sciage : il y a par exemple l’étuvage et le séchage, ce dernier pouvant durer plusieurs mois. Mais bien avant cette étape et avant le sciage proprement dit, il y a l’élimination de l’écorce et de l’aubier, seul le bois de cœur ayant une véritable valeur comme bois d’œuvre. 

Règle d’or : Le bois a besoin d’air et de lumière et - surtout s’il s’agit de bois non traité - de soin.

Le débit du bois

L’étape du sciage, ou découpage, peut prendre diverses formes : un découpage parallèle à l’axe du tronc de l’arbre donnera des planches à l’aspect flammé (aspect dit aussi « cathédrale »). C’est le débit le plus simple, le plus rapide et, par conséquent, le plus économique. Le bois peut également être scié perpendiculairement aux cernes de l’arbre, débit plus onéreux mais qui donne un dessin de lignes parallèles, ou fil droit. Ce débit, appelé sur quartier, est employé principalement pour la fabrication de feuilles de placage.

Conseil : Dans la production de baguettes d’encadrement, le débitage du bois n’est pas sans influence sur l’aspect du cadre. La veinure peut être un élément à prendre en considération dans le choix d’un cadre, surtout si vous souhaitez qu’elle mette en valeur les lignes directrices de votre sujet.

Cadre rustique de Goldbuch

Cadre ancien>

L'atelier de l'encadreur - un peu d'histoire

D’abord un mot sur l’histoire de l’encadrement : si l’on fait exception des portraits de Fayoum, des images sur bois qui datent du premier siècle de notre ère, proviennent d’une région du delta égyptien et sont entourés de baguettes de bois, c’est au Moyen Âge que les premiers cadres en bois voient le jour, et à la Renaissance que leur fabrication prend son essor. Avant le dix-septième siècle, le métier d’encadreur comme tel n’existe toutefois pas encore. Les fabricants de cadres ont le titre de menuisier en bordures et ils appartiennent à une corporation qui regroupe les ébénistes, les sculpteurs et les graveurs. C’est dire combien l’encadrement est intimement lié aux professions du bois. Le cadre tend d’ailleurs à être considéré, à cette époque, comme un meuble. Il est très présent dans les églises mais s’invite de plus en plus dans les maisons des gens aisés, où il devient de bon ton d’accrocher les portraits des membres de la famille.

La Renaissance est aussi une époque d’exploration des contrées d’outre-mer. Les explorateurs rapportent de leurs expéditions toutes sortes d’essences de bois exotiques, comme l’acajou, l’ébène, la palissandre. Parce que rares, ces essences entrent dans la catégorie des bois précieux, catégorie à laquelle appartiennent aussi des essences non exotiques comme le merisier, le tilleul ou encore le noyer – bois noble par excellence. Les loupes font aussi partie des bois précieux : loupe de noyer, d’érable, d’orme… Les menuisiers fabriquent généralement leurs meubles avec du bois courant ; le bois précieux est apposé à la surface sous forme de placage. L’encadrement de l’époque n’échappe pas à cette règle d’économie dans le luxe : les fameux cadres en ébène ou en palissandre du dix-septième siècle hollandais sont, en réalité, plaqués sur une âme (ou armature) en pin ou en sapin, par exemple. Les cadres fabriqués en bois courant sont d’autant plus répandus qu’il est d’usage, de la Renaissance à la fin du dix-neuvième siècle, de les dorer à la feuille. Aussi l’encadreur sera-t-il souvent, en fait, un encadreur-doreur.

Cadre et révolution industrielle

Dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, l’invention du mastic n’est pas sans influence sur l’évolution de l’encadrement : jusque-là, les moulures des cadres étaient le fruit d’un patient et méticuleux travail de sculpture, travail qui garantissait la singularité de chaque cadre. Le mastic permet la création de cadres dont l’ornementation la plus opulente peut être reproduite en série, à partir d’un seul moule. C’est le début de l’industrialisation. Par ailleurs, la vogue des estampes au dix-huitième siècle contribue à faire augmenter la demande de cadres ; ce type d’image reproductible, plus abordable que la peinture, a pour effet de démocratiser l’usage du cadre. Nous verrons plus loin que ce n’est qu’un début. C’est à peu près à cette époque aussi qu’apparaît la baguette, dont la fabrication se généralise au dix-neuvième siècle.

Affiche encadrée de Nielsen

Apparition de la baguette

La baguette est aussi un produit typique de l’industrialisation : plutôt que d’assembler quatre pièces de bois pour obtenir un cadre auquel on applique ensuite un décor, que ce soit par sculpture, ajout d’un placage ou d’un stuc mouluré, on produit des baguettes de deux ou trois mètres sur lesquelles le décor est appliqué en continu. Le découpage se fait dans un deuxième temps, selon les dimensions voulues, et l’assemblage, au moyen de colle, de clous ou d’agrafes, en dernier. Aujourd’hui, l’ensemble de la production de cadres se fait à partir de baguette.

Démocratisation de l'encadrement

Autre étape marquante à laquelle on doit l’avènement des cadres contemporains : le parti-pris des Impressionnistes, vers la fin du dix-neuvième siècle, pour une bordure blanche ou monochrome, en harmonie avec le coloris du sujet encadré plutôt qu’avec le mobilier environnant. En Allemagne, au début du vingtième siècle, les peintres du mouvement « die Brücke » abonderont en ce sens en affichant une prédilection pour les cadres en bois naturel, de préférence en pin, bois courant par excellence. Le cadre est là pour isoler l’œuvre, pour la démarquer, pour la protéger : il doit se faire discret. On peut voir dans ces adeptes du dépouillement et de la simplicité les instigateurs du design contemporain appliqué au monde de l’encadrement.

La reproductibilité des images a connu un essor sans précédent au vingtième siècle. Photographies, affiches, cartes postales, imprimés divers… L’encadrement est désormais l’affaire de tout un chacun et non plus principalement des familles aisées, des connaisseurs d’art, des collectionneurs d’estampes, de lithographies et d'autres réalisations graphiques à tirage malgré tout limité. Le marché se développe en conséquence et on y trouve des cadres pour tous les goûts et toutes les bourses. Cette tendance ne faiblit pas au vingt-et-unième siècle.

Le cadre en bois aujourd'hui

Du Bauhaus au style scandinave en passant par le fonctionnalisme américain et le Bel Design italien, le vingtième siècle a misé, en décoration, sur la simplicité. Notre époque perpétue cette tradition, sans éclipser pour autant les autres tendances qui ont subsisté en parallèle de ce développement spectaculaire du design. Les fabricants de baguettes d’encadrement le savent et leur palette de profils est souvent très riche : larges ou étroits, plats ou légèrement arrondis pour les tenants du purisme, en pente et agrémentés d’un listel doré ou d’une bordure perlée pour les nostalgiques des styles d’antan… La palette de finitions est tout aussi variée : traitement naturel pour un style rustique, lasure de couleur au choix pour un effet moderne, placage en bois précieux, décor richement mouluré, effet de patine, monochrome ou polychrome, fini mat ou brillant….

Et surtout, au-delà de la diversité des profils et des finitions, gardons à l’esprit que tous les cadres ne sont pas faits du même bois ! Si telle essence a été sélectionnée pour la beauté de sa veinure et de sa teinte, une finition au naturel sera préconisée. Les essences de feuillus ont tout intérêt à ne pas disparaître derrière une couche de couleur ou un placage, traitement qui sera appliqué aux essences de résineux. Et encore… Si les essences foncées, noyer, ébène ou acajou, ont été l’incarnation du bon goût à partir de la Renaissance, les essences claires du pin, du tilleul ou de l’érable ont aujourd’hui la cote, notamment dans la décoration de style scandinave. Ce succès s’explique facilement quand on pense aux longs mois d’hiver des pays nordiques : on a tout intérêt à miser sur des meubles et des éléments de décoration qui, par leur clarté, rehaussent la luminosité de la pièce. De nos jours, le style scandinave n’est plus un simple moyen qui justifie une fin : il est apprécié pour sa beauté même et a su s’imposer jusque dans des pays qui, en été comme en hiver, ne sont jamais en manque de clarté...

Les fabricants de cadres travaillent avec du bois de qualité pour des produits solides, stables, résistants. Si, toutefois, les partisans de l’aluminium vous font hésiter, arguant que ce matériau offre une stabilité encore plus grande pour un poids moindre, une solution s’offre à ceux qui sont sensibles à cet argument mais préfèrent la chaleur et le naturel du bois : le cadre en aluminium plaqué bois.

Nous espérons vous avoir convaincu des bienfaits du bois, matériau de tradition et d’innovation. Si le bois est riche d’un long passé, il ne manque pas d’avenir !

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