La cimaise, une solution idéale pour décorer et redécorer vos murs sans les perforer
Qu'est-ce qu'une cimaise?
S’il vous arrive de fréquenter des expositions de peinture ou de photographie, vous aurez sans doute remarqué que la plupart du temps les tableaux, plutôt que d’être accrochés directement au mur, sont suspendus à des câbles plus ou moins visibles selon le matériau qui les compose. Ces câbles sont fixés à une tringle rainurée qui court le long du mur, généralement au ras du plafond, parfois plus bas. Ce dispositif d’accrochage si typique des musées et des galeries, c’est la cimaise.
Dans sa partie inférieure, le câble est équipé d’un crochet de suspension à hauteur ajustable pour le tableau (éventuellement plus d’un crochet à hauteur ajustable, pour l’exposition de deux tableaux l’un au-dessus de l’autre, voire plusieurs tableaux disposés en colonne). En haut, à l’autre bout, il est raccordé aux rails par un crochet ou un écrou. Ce système coulissant permet donc de déplacer latéralement les câbles au gré des besoins. Autrement dit, avec la cimaise, toutes sortes de variations dans le positionnement des tableaux sont possibles, aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale. Dans les galeries, où la succession des expositions implique un changement fréquent d’œuvres, cet accessoire est incontournable.
Des cimaises domestiques
Pour la petite histoire, les cimaises ont longtemps eu leur place dans les intérieurs domestiques de l’autre côté de la Manche. Les pièces principales des maisons construites entre 1840 et 1940 en Angleterre étaient généralement dotées de «picture rails». Cet usage s’est toutefois un peu perdu avec l’avènement de l’architecture moderne et ses intérieurs plus bas de plafond. Et si, dans les maisons plus anciennes, la cimaise est encore bien visible, il arrive souvent que, de rénovation en rénovation, de couche de peinture en couche de peinture, la rainure servant à fixer le crochet a fini par se boucher, si bien que ce qui était jadis un dispositif utile n’ait conservé que sa valeur décorative, servant tout au plus de ligne de démarcation pour une fresque, par exemple… Et pourtant, pour les anglophones, cet accessoire, même privé de sa fonction première, continue de s’appeler «picture rail» et évoque aussi bien le «home» que l’univers des galeries et des musées.
En France, en revanche, la percée de la cimaise au-delà des galeries, musées et autres espaces publics est plutôt récente. Puisque, à la différence des cimaises victoriennes, souvent posées quelques dizaines de centimètres plus bas que le plafond pour créer un effet de corniche, la plupart des cimaises contemporaines sont conçues pour être posées au ras du plafond, elles trouvent aussi leur place dans les maisons ou les appartements modernes dont la hauteur des murs ne dépasse pas les 2 mètres 40.
Une cimaise chez soi, pourquoi pas?
À première vue, la pose d’une cimaise peut sembler une opération complexe. Or en suivant bien les étapes et en observant scrupuleusement un certain nombre de règles, la tâche est loin d’être insurmontable. Et surtout, cet effort est un bon investissement à long terme: la cimaise posée une fois pour toutes est la clé d’infinies variations murales. Finies les perforations, finis les trous à reboucher : vous aurez tout le loisir de changer votre décoration murale au gré de vos envies, d’ajouter, de retirer ou de déplacer des tableaux sans laisser de traces sur les murs. Vous serez sûrement tenté de donner libre cours à votre créativité!
Si vous êtes tentés par une composition murale, ou mur de cadres, la cimaise peut s’avérer particulièrement utile, pour ne pas dire indispensable, puisqu’il n’est pas toujours aisé de savoir à l’avance, même en ayant fait quelques essais préalables au sol, si l’arrangement nous plaira. Avec une cimaise, vous pourrez faire autant d’essais qu’il vous plaira, explorer toutes sortes de combinaisons jusqu’à ce que vous ayez trouvé celle qui vous paraît la plus appropriée. Et lorsque cette accumulation de cadres aura fait son temps, si vous avez envie de revenir à une décoration murale plus minimaliste, vous pourrez procéder au changement en un clin d’œil.
Les cimaises ArtiTeq
Plusieurs fabricants proposent des cimaises. Artiteq est celui dont la gamme de modèles est la plus vaste. Réputé pour la qualité de ses rails et accessoires, solides et soigneusement élaborés, ArtiTeq compte parmi ses clients de nombreux musées, galeries et espaces publics, en plus des particuliers qui ont opté pour la cimaise domestique. Parmi les différents modèles, mentionnons les plus appréciés de la clientèle en général:
Le modèle «Click Rail» dissimule au mieux la tête coulissante à l'intérieur du rail. Comme son nom l'indique, c'est un rail qui s'imbrique en un clic aux clips que vous aurez préalablement fixés au mur. Une des variantes de ce modèle a une superficie blanche pouvant, au besoin être peinte de n'importe quelle couleur de votre choix; en donnant à votre cimaise la même teinte qu'à votre mur, vous faites en sorte qu'elle se fonde encore plus complètement dans le décor. Le modèle en aluminium apparent, non teint, donne quant à lui un aspect moderne à votre pièce: c'est un look qui convient par exemple à un bureau. Des pièces de raccord pour encoignures et angles saillants vous permettent de donner une continuité à une cimaise qui court le long de plusieurs murs.
«Top Rail» est une variante conçue pour être fixée au plafond plutôt qu'au mur. Le montage est simple et le rail est à peine visible. Idéal pour les plafonds suspendus et les vitrines de magasins, c'est un modèle à privilégier lorsque le mur n'est pas utilisable comme support.
«Deco Rail» présente les mêmes avantages techniques que les autres modèles, en plus de dissimuler le système d'accrochage derrière une corniche décorative qui donnera à votre mur un aspect majestueux. Les têtes twister à l'extrémité des câbles peuvent facilement être placées dans le rail ou retirées. Si la corniche à moulures d'inspiration néo-classique ne convient pas à la modernité de votre intérieur, vous serez peut-être tenté par la variante de style contemporain de la cimaise à corniche, à savoir un simple cavet (quart de rond concave) d'une grande sobriété.
Les cimaises de Nielsen Design
Le fabricant Nielsen a lui aussi plusieurs modèles de cimaises à son catalogue. Discrets, minimalistes, les rails de Nielsen ne risquent pas de faire concurrence aux œuvres que vous exposerez. L'ensemble, rail et accessoires, est d'une simplicité qui ne rebutera pas le débutant au moment du montage. Tout y est, vis et chevilles y compris.
La cimaise de Deha
Fabricant de cadres dont la réputation n’est plus à faire, Deha a lui aussi étendu ses compétences au domaine des cimaises. Celles-ci sont vendues avec tous les accessoires nécessaires à leur installation, y compris des chevilles pour parois creuses et des patins de protection pour éviter que vos cadres n’abiment les murs. Les cimaises de Deha sont disponibles dans une gamme de couleurs qui pourront soit se fondre dans le décor, soit apparaître dans un camaïeu de teintes ou dans une relation de contraste.
L'installation d'une cimaise Click Rail, c'est vraiment simple:
Voyez ici comme il est facile d'installer une cimaise de Nielsen:
Une cimaise pour la maison ou le bureau
Les adeptes de la cimaise vous diront qu'une fois que vous vous êtes habitué à ce système, il devient difficile de s'en passer, et que les avantages l'emportent sur les inconvénients. Les voici résumés, à chacun de peser le pour et le contre:
Avantages de la cimaise:
- Le montage, avec les perforations qu'il implique, n'a lieu qu'une seule fois;
- Liberté totale de placer et déplacer vos cadres sans avoir à ressortir perceuse et marteau;
- Solidité du dispositif, qui permet l'accrochage de tableaux de grandes dimensions, de cadres en bois plein.
Inconvénients de la cimaise:
- Même transparente, la tige à laquelle le cadre est suspendu demeure malgré tout visible;
- Les rails et les accessoires (notamment les écrous) ne sont généralement compatibles que s'ils sont de la même marque;
- L'investissement n'en vaut pas la peine si à court ou à moyen terme on compte déménager.
Le saviez-vous?
Et pour conclure, un peu d’étymologie: le terme latin cymatium, emprunté au grec ancien kumation qui signifie «vaguelette», signifie moulure. Terme d’architecture, il désignait dans l’Antiquité la moulure qui formait la partie supérieure d’une corniche. Au Moyen Âge, il est entré dans la langue française (cimesse, puis cimaise), où son sens s’est progressivement étendu au domaine de l’ébénisterie, pour désigner les moulures qui couronnent un lambris d’appui, lambris qui occupe généralement le tiers inférieur du mur. Dans les galeries d’art et les salons de peintures, dès le dix-huitième siècle, c’est au-dessus de cette cimaise que l’on plaçait la première rangée des tableaux de l’exposition. Cette première rangée correspondant à la hauteur des yeux, il était souhaitable pour un peintre d'avoir ses tableaux posés sur la cimaise plutôt qu’aux rangées supérieures. C’est de là que nous vient l’expression «avoir les honneurs de la cimaise» ou sa variante «faire (à un tableau) les honneurs de la cimaise.» Par métonymie, au dix-neuvième siècle, la cimaise a fini par désigner le mur lui-même où l’on accroche les tableaux.